Directeurs financiers canadiens, préparez-vous à passer à l’action

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Publié le 30 mai 2018

Plus tôt cette année, Deloitte Sociétés privées a publié son tout premier rapport sur les perspectives mondiales des sociétés à capital fermé. Le rapport inclut les points de vue de chefs d’entreprise représentant 30 pays et 19 langues différentes, y compris ceux de 100 gestionnaires et hauts dirigeants canadiens (5 % des données mondiales). Il propose un regard approfondi sur les réflexions et les plans de hauts dirigeants à l’échelle de la planète. Ses constatations mettent en lumière plusieurs tendances qui devraient secouer les chefs d’entreprise canadiens et inciter les directeurs financiers à passer à l’action.

Parmi les révélations les plus étonnantes : un écart entre les dépenses en R&D faites par les entreprises canadiennes et celles faites par leurs pairs à l’échelle mondiale. Cela montre que de nombreuses entreprises n’investissent pas les ressources qui leur permettraient de s’adapter. Cela pourrait avoir un effet néfaste sur la croissance à long terme et la capacité de nos entreprises canadiennes de rester concurrentielles et viables. De toute évidence, nos concurrentes mondiales ne ralentissent pas la cadence. Les entreprises canadiennes ne peuvent se le permettre non plus; les directeurs financiers ont un rôle important à jouer pour s’assurer que des fonds suffisants sont octroyés dans les bons domaines. N’oublions pas qu’il est beaucoup plus difficile de survivre lorsque vous êtes constamment en mode rattrapage.

Le rapport révèle également que de nombreux chefs d’entreprise s’attendent à une diminution de la productivité et des investissements cette année, ce qui pourrait empêcher les entreprises canadiennes de rivaliser avec leurs compétiteurs étrangers. En outre, les chefs d’entreprise canadiens sont plus nombreux que leurs pairs à l’échelle mondiale à s’attendre à une diminution de leur effectif et de leurs liquidités. Alors que la majorité des hauts dirigeants à l’échelle mondiale s’attend à une augmentation de leurs investissements, de leurs profits et de leur productivité, à peine la moitié des hauts dirigeants canadiens sont de cet avis.

Les chefs d’entreprise canadiens s’attendent également à une diminution des activités de F&A au cours des 12 prochains mois. En fait, les hauts dirigeants à l’échelle mondiale s’attendent deux fois plus que leurs pairs canadiens à réaliser une acquisition au cours de l’exercice, principalement pour accroître ou diversifier leur clientèle. Toutefois, je crois que cette statistique repose davantage sur des projections que sur la réalité. Le fait est que les activités de capital-investissement n’ont jamais été aussi élevées et elles continuent de croître. Les évaluations sont également à des sommets inégalés. Nous nous attendons à ce que cette statistique change du tout au tout lors de la publication de notre prochain rapport Perspectives mondiales. La vérité est que les directeurs financiers canadiens font souvent preuve de plus de prudence en matière d’opérations, particulièrement celles qui visent la croissance par l’expansion.

Une autre constatation surprenante : un chef d’entreprise sur deux à l’échelle mondiale est préoccupé par les perturbations. Plus de 50 % des chefs de la direction prévoient que leur entreprise sera touchée par des perturbations au cours des trois prochaines années. Cela représente un enjeu important et un sérieux avertissement pour le Canada, notamment parce que les Canadiens sont moins enclins à croire que des perturbations toucheront directement leurs entreprises. En réalité, peu importe où l’on se trouve, cet enjeu nous touche tous. Cela signifie que les chefs d’entreprise devraient adopter une stratégie relative aux perturbations beaucoup plus rapidement.

En même temps, les directeurs financiers doivent continuer de créer, au sein de leur entreprise, un environnement qui encourage l’innovation. Ils doivent rechercher des sources de financement, miser sur des idées novatrices et donner à l’entreprise la possibilité de faire avancer le programme sur les perturbations.

Des constatations positives sont aussi formulées dans le rapport. On y explique le point de vue selon lequel la mondialisation s’accélère et est là pour rester malgré des forces politiques qui voudraient lui faire obstacle. Au même moment, la technologie a une portée plus grande que jamais auprès des consommateurs. Selon le 10e Visual Networking Index1 annuel de Cisco, un autre milliard de personnes devrait accéder au réseau internet d’ici 2019, créant ainsi une classe moyenne numérique mondiale et sortant des millions de gens de la pauvreté à l’échelle de la planète.

Ensemble, ces deux forces représentent une occasion incroyable pour les entreprises canadiennes. La technologie nous donne les moyens d’atteindre les marchés mondiaux comme jamais auparavant. Prenons Shopify, par exemple : il s’agit d’un excellent exemple illustrant comment une entreprise canadienne peut mettre à profit les nouvelles technologies pour rejoindre des consommateurs partout dans le monde. L’accès à un plus grand nombre de personnes est la véritable clé de l’expansion et de la croissance. On peut difficilement y parvenir sans investir dans les technologies émergentes.

Le moment est venu pour vous, directeurs financiers, d’aider votre entreprise à tirer parti de cette possibilité inédite et de penser au-delà des frontières canadiennes. Le rapport souligne une solide confiance à l’égard du marché, malgré l’incertitude qui entoure actuellement les événements aux États-Unis et au Royaume-Uni. En fait, nous avons constaté que près des deux tiers des hauts dirigeants canadiens et à l’échelle mondiale sont convaincus que leur entreprise connaîtra du succès au cours des 24 prochains mois.

Cela est particulièrement intéressant parce que nous, Canadiens, avons tendance à être bien plus prudents à l’égard des risques et plus réservés dans nos réponses. Prenons par exemple une société canadienne et une société américaine qui obtiennent des résultats semblables. Le haut dirigeant canadien aura tendance à dire « nous connaissons une bonne année », alors que son homologue américain dirait plutôt « nous connaissons une année du tonnerre ». C’est une question de perspective. Néanmoins, grâce à la stabilité relative de notre région, les chefs d’entreprise canadiens sont plus optimistes au sujet de leur avenir que leurs homologues à l’échelle mondiale. Directeurs financiers, il est temps de passer à l’action!

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1
https://newsroom.cisco.com/press-release-content?articleId=1644203

 

Personne-ressource

Mike Runia Mike Runia

Mike Runia est l’associé directeur responsable de Deloitte Sociétés privées au Canada. Il possède une grande expérience en services d’audit, de comptabilité, de fiscalité et de services-conseils aux sociétés ouvertes et fermées au Canada, aux États-Unis et dans le monde. Très actif sur le marché, il fait profiter nos clients de ses compétences. Il a acquis une vaste expérience du financement et des PAPE, de la préparation de plans d’affaires et de prévisions, de l’interprétation des règles comptables et d’autres types de services-conseils.

 

 

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