Chronique de Bruce sur la façon de rendre les perspectives d’avenir plus réalistes

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25 juil 2019

Hans Hoogervorst, président de l’International Accounting Standards Board (IASB), est rendu à la moitié de son deuxième et dernier mandat à ce titre.

Dans une entrevue vidéo avec Robert Bruce (en anglais), il a parlé des récents accomplissements, des projets auxquels mettre la dernière touche et de la façon dont les mesures non conformes aux PCGR donnent lieu à ce qu’il considère comme une vue optimiste des comptes, ainsi que du travail à faire à l’égard d’un grand nombre de questions, y compris s’assurer que les chiffres présentés reflètent les changements climatiques.

Les défis auxquels ont été confrontés l’IASB® et son président, Hans Hoogervorst, au cours des dernières années sont tous, de par leur nature, difficiles à cerner. Chacun sait que les risques à l’égard des changements climatiques et des perturbations des marchés constituent de véritables risques financiers. Toutefois, les systèmes disponibles font souvent en sorte qu’il est difficile pour les normes d’information financière (comme les normes IFRS®) de les traiter.

M. Hoogervorst s’attend à ce que de futurs projets de l’IASB fournissent à tout le moins quelques pistes. Il a parlé de la révision à venir de l’énoncé de pratique sur le rapport de gestion comme faisant partie de la solution. Ce rapport permet, selon lui, de mettre l’accent sur les risques financiers que ne reflètent pas encore les états financiers et d’intégrer les recommandations sur les informations financières liées aux changements climatiques.

Même s’il demeure d’avis qu’il ne revient pas à l’IASB de normaliser la présentation d’informations sur le développement durable, il considère que le rapport de gestion est l’endroit idéal où fournir ces informations. Il a déclaré que ces informations s’intègrent parfaitement dans le rapport annuel et que l’IASB élaborera de nouvelles directives à ce sujet. Il souhaite également que le projet de l’IASB sur la nature des états financiers de base fournisse les directives requises pour assurer une plus grande rigueur à l’égard des informations financières qui se trouvent actuellement hors des états financiers.

Il s’agit des chiffres non conformes aux PCGR qui, selon lui, sont généralement plus optimistes que ceux présentés selon les normes IFRS. « C’est l’un de nos projets en cours les plus importants. Le compte de résultat est la principale information utilisée par les investisseurs aux fins de leurs projections des flux de trésorerie futurs et de leurs évaluations, mais, à l’heure actuelle, les normes IFRS définissent les produits et le résultat net dans le compte de résultat, mais pas grand chose d’autre », a précisé M. Hoogervorst. Il est d’avis que les investisseurs et les sociétés aiment se fier à des sous-totaux comme le résultat d’exploitation, le BAII et le BAIIA pour mieux comprendre leurs propres résultats ou les expliquer aux investisseurs. Néanmoins, les normes IFRS ne définissent pas ces concepts. C’est pourquoi les mesures non conformes aux PCGR ont pris tellement d’ampleur.

« Ce sont en fait les sociétés elles-mêmes qui élaborent les mesures non conformes aux PCGR, mais sans la rigueur de véritables normes comptables, a indiqué M. Hoogervorst. Il n’est donc pas surprenant que la plupart de ces mesures soient plutôt optimistes. Entre 70 et 80 % des mesures non conformes aux PCGR sont plus optimistes que les chiffres établis selon les IFRS. » C’est pourquoi le projet sur les états financiers de base a été mis sur pied. « Nous avons décidé de définir le résultat opérationnel et un sous-total ressemblant au BAII afin de permettre aux investisseurs de mieux comparer la performance des sociétés, peu importe la façon dont elles sont financées, par emprunts ou davantage par capitaux propres. Cela permettra de fournir davantage de points de comparaison entre les états financiers, ce qui est extrêmement important. Nous fournirons également des directives et des mesures à l’égard de l’utilisation de la pratique courante de retirer les éléments inhabituels du compte de résultat, qui est l’une des sources de l’optimisme, et nous indiquerons clairement qu’il faut le faire de façon symétrique; si l’on enlève des charges, il faudra aussi probablement enlever des sources de revenus inhabituelles qui pourraient ne pas se répéter chaque année. »

Toutes ces mesures, ainsi que bien d’autres, conféreront, selon M. Hoogervorst, une meilleure structure au compte de résultat. Bien sûr, le processus de l’IASB prendra du temps, possiblement quelques années, comme le projet de norme sur les contrats d’assurance, IFRS 17. « Il est certain qu’un grand nombre d’investisseurs évitent d’investir dans des compagnies d’assurance parce qu’ils n’en comprennent pas la comptabilité. L’existence de la nouvelle norme pourrait attirer davantage d’investisseurs dans ce secteur. À l’heure actuelle, la confusion règne et les investisseurs s’appuient davantage sur des informations prudentielles, ainsi que sur un grand nombre de mesures non conformes aux PCGR, que sur la comptabilité. De plus, nous connaissons tous les problèmes avec ce type de mesures. » Il considère néanmoins que la norme définitive entrera en vigueur en 2022 et est par ailleurs en général optimiste à l’égard de la situation des normes IFRS : « la comptabilité ne peut pas empêcher les crises, a-t-il déclaré, mais nous pouvons assurer une meilleure transparence à l’égard des risques qui s’accumulent dans le système financier ou au sein d’une société ».

Il croit que dans tous les secteurs économiques, des banques aux compagnies d’assurance, des informations utiles et fiables pourront être obtenues. « Je suis d’avis que l’entrée en vigueur d’IFRS 9, grâce à l’introduction du modèle des pertes attendues, permettra aux investisseurs de se faire une meilleure idée, et ce, plus rapidement, des risques qui s’accumulent dans le bilan d’une banque. » Les réformes du secteur de l’assurance sont aussi extrêmement importantes pour le système financier dans son ensemble. La mise à jour du rapport de gestion permettra aux investisseurs de mieux comprendre les risques futurs d’une société liés au développement durable mais également au modèle d’entreprise ou aux technologies utilisées. « Toutes ces améliorations, a-t-il indiqué, serviront mieux les investisseurs lors d’une prochaine crise ».

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