Après une année de volatilité, l’économie canadienne s’est montrée étonnamment résiliente, tandis que la forte croissance de la population, le resserrement du marché du travail, les prix élevés des marchandises et l’effet décalé de la hausse des taux d’intérêt ont tous contribué à soutenir la croissance. Si cela a préparé le terrain pour un contexte économique relativement calme à l’approche de l’été, des signes de ralentissement de la croissance se manifestent sur plusieurs fronts.
Le sondage de ce trimestre portait spécifiquement sur le risque d’entreprise et la réglementation. Ces dernières années ont montré que les menaces, comme les opportunités, peuvent se concrétiser rapidement. Ce dynamisme accru pourrait expliquer l’évolution des préoccupations des directeurs financiers en matière de risques. Cela dit, leur compréhension des risques les a probablement sensibilisés à la nécessité d’avoir de meilleurs systèmes pour repérer diverses menaces et y réagir. Nous avons posé aux directeurs financiers des questions portant notamment sur les risques les plus préoccupants et sur les plus grands défis à relever en matière de gestion du risque d’entreprise et de la réglementation.
Malgré une incertitude en hausse liée à plusieurs faillites de banques aux États-Unis et ailleurs, le ralentissement économique au Canada ne devrait pas être aussi important que prévu. Les perspectives de ce trimestre portent sur les facteurs qui ont une incidence sur l’économie :
• Les taux d’inflation ont diminué ces derniers mois.
• La Banque du Canada a décidé de suspendre la hausse de ses taux.
• La confiance des consommateurs est en baisse.
• L’activité économique sur le marché canadien de l’immobilier s’est effondrée.
• Les rapports sur l’emploi ont été plus positifs ces derniers mois.
À l'approche de la fin du premier trimestre de l'année, notre sondage nord-américain CFO Signals du premier trimestre de 2023 fait état de points de vue mitigés sur le plan économique. La vaste majorité (93 %) des directeurs financiers ayant répondu au sondage préparent leurs organisations financières à une légère récession. En même temps, leurs attentes sont plus élevées en termes de croissance d'un exercice à l'autre en ce qui concerne le bénéfice, les produits, les dépenses d'investissement et l'embauche au pays par rapport au trimestre précédent.
Compte tenu des hausses de taux d’intérêt, du ralentissement de l’inflation et de l’entrée en récession des économies du Canada, des États-Unis et de l’Europe, les perspectives du trimestre se penchent sur les facteurs qui sous-tendent la détérioration de la confiance. Les perspectives économiques sont toujours assombries par l’incertitude. Une incidence plus marquée que prévu des hausses de taux d’intérêt antérieures provoquerait un ralentissement mondial plus prononcé et plus long, et constitue le plus grand risque susceptible de miner les perspectives. L’analyse de scénarios qui tient compte du risque de revue à la hausse et à la baisse des perspectives économiques permet aux entreprises d’évaluer la mesure dans laquelle leurs revenus et leurs bénéfices pourraient varier dans différentes conditions.
Le sondage mené au cours de ce trimestre se veut un aperçu de ce à quoi les directeurs financiers s’attendent en 2023, notamment des coûts beaucoup plus élevés et un recours plus fréquent à l’automatisation et aux technologies numériques dans le cours des activités. Plus de la moitié des directeurs financiers s’entendent sur le fait que la gestion des coûts et la performance financière seront les deux principales priorités au cours de 2023 et un peu plus du tiers d’entre eux souhaitent prioriser les croissances interne et externe.
Le Canada devrait entrer dans une récession modérée et de courte durée d’ici la fin de l’année. Les présentes perspectives économiques examinent les causes et les effets d’une récession au Canada, tant pour les consommateurs que pour les entreprises. Deux principaux facteurs contribuent à l’imminence d’une récession : les hausses importantes des taux d’intérêt par la Banque du Canada et la nécessité de rééquilibrer les stocks. Il faudra du temps pour que l’inflation revienne à la cible sous l’effet des répercussions sur l’économie des hausses consécutives des taux d’intérêt réalisées cette année. Par conséquent, nous ne nous attendons pas à ce que l’inflation revienne à 2 % avant la fin de 2024.
Les évaluations par les directeurs financiers des situations économiques actuelles des différentes régions ont diminué au cours du trimestre. Malgré tout, un nombre croissant d’entre eux s’attendent toujours à ce que la situation s’améliore dans la plupart des régions d’ici un an, et ils estiment que l’Amérique du Nord et la Chine présentent les perspectives économiques les plus optimistes. Près des trois quarts des directeurs financiers se disent davantage préoccupés par l’inflation persistante que par une récession éventuelle.
En plus de relever les défis liés à la reprise après la pandémie et aux perturbations des chaînes d’approvisionnement, les chefs des finances préparent leurs organisations à l’inflation, à la hausse des taux d’intérêt, à la diminution du bassin de talents et aux répercussions continues de la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Les chefs des finances ont réduit leurs attentes à l'égard de la croissance sur 12 mois des produits, des bénéfices et des dépenses d'investissement, par rapport au premier trimestre de 2022.
Les derniers mois ont été pour le moins difficiles, à en juger par les résultats de notre sondage CFO Signals du deuxième trimestre de 2022, et de nombreux enjeux préoccupent grandement les chefs des finances. Par exemple, les talents, la rétention et l’exécution de la stratégie sont les principaux risques internes qui ont préoccupé les chefs des finances au deuxième trimestre de 2022. Sur le plan externe, les questions macroéconomiques, y compris l'inflation et les enjeux géopolitiques, comptent parmi leurs principales préoccupations. De plus, la guerre entre la Russie et l’Ukraine et son incidence sur les chaînes d’approvisionnement les inquiètent grandement. À tous ces enjeux s’ajoutent les répercussions des changements climatiques, que de nombreux chefs des finances et leurs organisations s’efforcent d’atténuer, selon les réponses au sondage du présent trimestre axé sur la décarbonisation. Ce sont ces efforts qui offrent une lueur d'espoir dans un contexte de baisse d’optimisme des chefs des finances.
Le paysage géopolitique mondial est devenu de plus en plus volatil et difficile à prédire, particulièrement après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce climat d’incertitude pourrait avoir des conséquences sur les entreprises mondiales sur plusieurs fronts.
Alors que les conseils d’administration s’acquittent de leurs responsabilités qui consistent à surveiller l’atteinte par la direction des objectifs opérationnels, stratégiques et liés à la croissance, ils doivent tenir compte des nombreuses questions géopolitiques et économiques existantes et de leurs répercussions sur leurs entreprises. Comment faire face à un tel contexte d’incertitude? En adoptant une approche stratégique face à l’évaluation des risques qui repose sur une planification par scénarios et des techniques poussées de détection des risques.
Si l’on se fie à certaines des réponses au sondage du premier trimestre de 2022, particulièrement celles aux questions portant sur les conditions au sein des économies régionales au cours des douze prochains mois évaluées par les directeurs financiers, ces derniers semblent avoir eu un pressentiment sur l’ampleur de la dévastation qui a lieu actuellement en Ukraine et les répercussions de celle-ci sur l’économie mondiale. Les commentaires sur les risques les plus préoccupants montrent clairement que les inquiétudes tournent principalement autour de la pénurie de talents ou de main-d’œuvre, de l’inflation galopante et de l’instabilité géopolitique.
