La Loi de l’impôt minimum mondial (LIMM) apporte d’importantes modifications à la réglementation fiscale pour les entreprises multinationales dont les revenus consolidés dépassent 750 millions d’euros. La LIMM, fondée sur les règles du Pilier Deux de l’OCDE, édicte une règle d’inclusion du revenu (RDIR) et l’impôt complémentaire minimum national admissible (ICMNA). Cette loi s’applique pour les exercices qui ont commencé le 31 décembre 2023 ou après. La règle relative aux profits insuffisamment imposés (RPII) devrait quant à elle entrer en vigueur le 1er janvier 2025. Cette loi s’inscrit dans le cadre de la réforme fiscale mondiale, appuyée par plus de 135 membres du Cadre inclusif de l’OCDE et du G20, qui vise à lutter contre l’érosion de la base d’imposition et le transfert des bénéfices en exigeant que les grandes sociétés paient un impôt minimum de 15 % sur le revenu gagné dans chaque territoire où elles exercent leurs activités.
La LIMM contient des dispositions exhaustives qui portent notamment sur l’assujettissement à l’impôt en vertu de la RDIR, l’impôt complémentaire minimum national, la règle générale anti-évitement et l’administration de la LIMM. Elle contient aussi des définitions précises et des règlements sur l’interprétation de la LIMM conformément au Modèle de règles de l’OCDE, même si elle ne garantit pas les mêmes résultats que ceux prévus dans ce Modèle. La LIMM renferme d’ailleurs des modifications qui répondent aux commentaires des parties prenantes canadiennes et en adapte l’application aux contextes locaux.
Pour les entités canadiennes, l’entrée en vigueur de la LIMM entraîne de nouvelles obligations d’information financière et de conformité, comme la présentation des montants d’impôt complémentaire et la préparation aux répercussions sur les états financiers des périodes de déclaration ouvertes à compter du 30 juin 2024. La LIMM renferme aussi de nouvelles obligations de production, comme la déclaration de renseignements GloBE et les avis concernant les positions fiscales des groupes d’EMN. De plus, comme la LIMM pénalise le non-respect, il est important de produire des documents exacts à temps.
Les organisations touchées par la LIMM doivent maintenant prendre en considération plusieurs aspects essentiels, comme l’intégration de ces règles aux activités locales, la collecte et le traitement des données requises ainsi que le développement de capacités internes à des fins de conformité. Ces changements nécessitent une approche collaborative au sein des organisations et la mise à profit des compétences existantes et des nouvelles technologies dans le but d’assurer le respect des exigences détaillées de la LIMM. L’entrée en vigueur de la LIMM oblige les organisations visées à évaluer leurs systèmes, leurs processus et leurs contrôles pour s’assurer de leur conformité à la LIMM et d’optimiser leurs positions fiscales selon ce nouveau cadre réglementaire.
Pour en savoir plus sur la LIMM, consultez l’article sur le site web de Deloitte (pour afficher l’article en français, cliquez sur français (Canada) dans le menu déroulant Language).